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pour échapper à la perspective d’une action collective, la partie
défenderesse souhaitera généralement présenter une preuve destinée à
démontrer que l’action envisagée ne tient pas et, pour ce faire, elle
pourrait bien forcer la note, sur le thème « abondance de biens ne nuit
pas ». Le juge doit résister à cette propension, tout comme il doit se
garder d’examiner sous toutes leurs coutures les éléments produits par
l’une et l’autre des parties, au risque de transformer la nature d’un débat
qui ne doit ni empiéter sur le fond, ni trancher celui-ci prématurément, ni
porter sur les moyens de défense;
à l’autorisation, le tribunal doit simplement porter un regard sommaire sur
la preuve, qui devrait elle-même être d’une certaine frugalité;
dans tous les cas, la preuve autorisée doit permettre d’évaluer les quatre
critères que le juge de l’autorisation doit examiner et non le bien-fondé du
dossier. Et si, par malheur, le juge de l’autorisation se retrouve devant
des faits contradictoires, il doit faire prévaloir le principe général qui est
de tenir pour avérés ceux de la demande d’autorisation, sauf s’ils
apparaissent invraisemblables ou manifestement inexacts;
si l’on ne veut pas que les actions collectives accaparent une part indue
des ressources judiciaires, ressources limitées, il serait donc utile, dans
l’état actuel du droit, que l’on évite de faire au stade de l’autorisation ce
qui, en réalité, appartient au fond.
[References omitted.]
[12] In a recent decision3, the Court of Appeal confirmed anew its decision in Durand
c. Subway Franchise Systems of Canada4, to the effect that not only does proof at the
authorization stage need be essential, indispensable and limited, but that it must without
question or doubt (“sans conteste”) demonstrate that an allegation against a respondent
is unlikely or is false, and this so as to avoid a contradictory debate at this early stage.
In other words, the Court of Appeal has once again warned against conducting a trial
prior to the trial.
[13] The requirement that evidence by a respondent need be essential, indispensable
and limited is a high standard for a respondent to meet. This is intentionally so because
the Court is to take as proven the allegations of fact set forth in the application for
authorization to institute a class action. As a result, the Court should avoid allowing
proof to be filed by a respondent that will lead down the slippery slope to an adversarial
debate akin to a trial at the authorization hearing.
3
Nashen c. Station Mont-Tremblant, 2022 QCCA 415, para. 28.
2020 QCCA 1647, para. 50-54.
4